À FLEUR DE PEAU
Si les corps des femmes inspirent Jean Paul Gaultier, la peau, plus encore le fascine. La peau devient une œuvre d’art, une toile apparente. A travers la peau, les territoires créatifs explorés par JPG sont plus extrêmes encore : SM, bondage, madones et sirènes... C'est à partir de la peau que les vêtements se créent. Peau et vêtement fusionnent pour ne plus faire qu'un. Juste aux corps, collants, combinaisons à sangles, le créateur repousse les limites. Pour la collection Automne-Hiver 90, “Femmes entre elles", les peaux se parent de pelages, de ramages, de couronnes de madone. La collection Printemps-Eté 1994, « Tatouages » montre des corps de femmes percés, tatoués. Les peaux revêtent des dessins primitifs et tribaux. Les tenues sont toute en transparence. La peau comme moyen d’expression, comme support charnel à la création. Corps à la fois magnifiés et malmenés. Pour "Morphing", les créations du couturier épousent totalement la silhouette : cagoules, patchworks, combinaisons ultra-moulantes. Ces collections plus contemporaines sont l’occasion pour le couturier d’explorer une esthétique “futuriste”. Les corps sont recouverts d’imprimés cyber. Le vêtement à même la peau, en trompe l'oeil.
Définitivement, Gaultier s’intéresse plus à l’être qu’au paraître. Sa mode porte le manifeste d’une féminité assumée, bien dans sa/ses peau(x).